1-  Pouvez-vous nous présenter votre fonction et les missions/activités de LVMH RECHERCHE Parfums & Cosmétiques ?

LVMH RECHERCHE est une entité de Recherche et d’Innovation qui développe les parfums et cosmétiques de demain les plus désirables, pour l’ensemble des Maisons du groupe LVMH. Nos centres de recherche et d’innovation regroupent 696 talents sur 5 sites à travers le monde, ayant pour valeurs communes l’audace créatrice, l’expertise entrepreneuriale et l’esprit de solidarité.

En quête perpétuelle d’innovation, de performance et de qualité, LVMH RECHERCHE est ancrée dans une démarche de soutenabilité et d’Open Innovation, à l’origine de programmes de recherche d’avant-garde dans nos nombreux domaines d’expertises comme la connaissance des matériaux et ingrédients, la biologie de la peau, la formulation, la physico-chimie, l’analyse sensorielle, le packaging ou encore l’intelligence artificielle, au service de toutes les Beautés du Monde.

Au sein de la Direction scientifique, ma mission consiste à assurer une veille mondiale concernant la réglementation des emballages des parfums et cosmétiques afin de pouvoir anticiper et ainsi sécuriser le portefeuille produit des Maisons.

Avec mon équipe, je m’attache chaque jour à apporter aux Maisons du Groupe les supports et process pour éclairer et « rendre digeste » les nombreuses exigences leur permettant ainsi de mieux naviguer entre toutes les obligations réglementaires à l’international. Nous répondons également aux demandes d’informations émanant des affaires réglementaires des Maisons et des pays du Groupe ainsi qu’à celles des équipes Développement packaging ou Développement durable. Nous travaillons main dans la main avec tous les collaborateurs de LVMH RECHERCHE en lien avec les emballages (Innovation Procédés et Packaging, Conformité Technique du Produit, …)

Je fais également vivre la charte d’engagement interne sur les emballages Parfums & Cosmétiques et j’apporte le soutien nécessaire aux actions de défense des intérêts que ce soit à notre service interne Corporate Affairs, aux pays ou aux associations professionnelles (Cosmetics Europe, FEBEA, etc.)

2-  Que ce soit la réglementation (notion d’« excessive packaging » en Europe ou d’emballages dits inutiles en France) ou que ce soit par la pression sociétale, l’emballage doit se réinventer en vue de répondre à cette notion de « minimisation des emballages »,

Comment LVMH prend en compte ces éléments tant du point de vue de la réduction en masse des emballages que de la réduction du vide ?

Aux côtés du plastique et de l’économie circulaire, l’« excessive packaging » est l’un des 3 piliers de notre stratégie. Le respect de la réglementation est bien sûr primordial mais au-delà nous souhaitons embarquer nos clients dans une nouvelle approche du luxe à la conception allégée. C’est un vrai défi car le lien intrinsèque entre le poids d’un emballage et la perception qualité est encore très ancré dans les mentalités.

Ceci se concrétise notamment par le travail des Maisons sur la réduction du poids de verre des flacons et des pots, la suppression des lests ou la suppression des films plastiques.

Concernant la réduction du vide, ce point est très bien pris en compte pour nos produits finis dans le cadre de l’écoconception des emballages. Il y a globalement très peu d’espace vide non fonctionnel dans les emballages primaires. Le travail qui reste à accomplir se porte essentiellement sur les coffrets pour des animations, car une mise en valeur des produits y est recherchée. Les Maisons ont déjà fait de très grands progrès, pour ajuster cela au mieux mais nous ne sommes pas au bout. Par exemple l’association d’un flacon de parfum 100 ml avec un rouge à lèvres reste d’office problématique, d’un point de vue espace vide, surtout lorsque pour des raisons de rationalisation un format de coffret s’adresse à plusieurs franchises. Il faut néanmoins sortir de ce rôle d’emballage « présentoir ».

Nous avons également énormément travaillé sur la partie emballage d’expédition pour toutes les commandes e-commerce, avec des lignes directrices très claires pour les Maisons. C’est un vrai défi car notre secteur a la particularité d’avoir en majorité des petits produits à expédier. Depuis 2021 nous avons notamment réalisé un état des lieux très factuel et définit une trajectoire d’amélioration continue qui va au-delà de l’échéance réglementaire européenne de 50% en 2030, car nous sommes vraiment attendus par les consommateurs sur ce point du fait de leurs « unboxing experiences ».

3-  Le réemploi est dans l’agenda du Juste Emballage à la fois pour les emballages ménagers et les emballages industriels et commerciaux, vous collaborez au GT CNE « emballages et réemploi : enjeux, opportunités et perspectives » ; pouvez-vous nous dire quels sont les axes développés par LVMH Parfums & Cosmétiques sur le sujet (réemploi, recharge, etc.) ?

C’est une tendance majeure du secteur et une opportunité pour les Maisons car cela permet de diminuer la quantité d’emballage « in fine », pour des produits plus soutenables. Dans le cadre de la stratégie environnementale du groupe LIFE 360, la rechargeabilité est systématiquement mesurée dans notre outil d’écoconception. Tous les axes se prêtent à cet exercice et de nombreux produits sont déjà disponibles en version rechargeable que ce soit pour du parfum, du maquillage (rouge à lèvres, boitier, …) ou du soin.

Cela est bien sûr plus pertinent sur des produits à forte fidélisation et nous permet de capitaliser sur la valeur ajoutée de nos emballages. Nous avons également cherché à avoir une bonne connaissance de ce mode de consommation via des études consommateurs à l’international pour répondre au plus juste aux attendus.

La conception d’un emballage rechargeable fait systématiquement l’objet d’une évaluation des risques effectuée en fonction du type de formule et est accompagnée de recommandations de manipulation précises à destination du client afin de garantir sa sécurité. Par ailleurs, nous veillons à ce que l’impact environnemental global d’une solution d’emballage rechargeable soit toujours moins important que celui d’un emballage à usage unique recyclable.

La difficulté est de trouver le juste compromis pour ne pas tomber dans le travers du « sur emballage » sous couvert de sa rechargeabilité. Le nouveau règlement européen PPWR prend notamment en compte cette caractéristique en listant le ré-emploi dans les critères de performance permettant d’évaluer la minimisation de l’emballage. Tout l’enjeu sera de bien savoir doser ce critère pour continuer à être crédible et satisfaire nos consommateurs.

Nous travaillons également à rendre nos recharges non autonomes, ce qui n’est pas encore systématiquement le cas aujourd’hui car un positionnement comme produit nomade peut être mis en avant.

4-  Quelles sont les thématiques prioritaires pour LVMH Parfums & Cosmétiques que le CNE pourrait documenter au bénéfice de tous et au bénéfice du Juste Emballage ?

Globalement tout ce qui va aider à déconstruire les préjugés et les fausses bonnes idées sur les emballages quel que soit le secteur est toujours très utile.

En ce qui concerne la recyclabilité de nos emballages, nous sommes encore souvent confrontés à 2 freins : la petite taille de nos emballages et le taux résiduel de produit au moment du geste de tri.

Le partage des bonnes pratiques sur ce sujet complexe et les synergies avec d’autres industries seraient pertinents.

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