1- Votre école est fidèle au Concours Emballé 5.0 organisé par le CNE depuis le début de l’aventure. Parlez-nous d’Emballé 5.0 vu et vécu par vos étudiants et par l’équipe pédagogique ?
Effectivement, depuis 2015, 9 promotions de deuxième année en DUT et BUT Packaging Emballage et Conditionnement ont proposé des innovations pour ce concours.
Totalement inscrit dans notre pédagogie il permet aux étudiants de 2ème année d’étudier et de remettre en question les emballages existants tout en prenant en compte les contraintes industrielles et réglementaires.
Dès septembre, Mr Bruno Siri présente le concours et les étudiants vont œuvrer en groupe de 3 à 4 pour choisir un thème, effectuer une veille technologique, proposer une innovation et travailler sur la gestion de projet.
Chaque groupe est accompagné d’un enseignant référent qui va les guider.
Début novembre, chaque groupe présente son travail lors d’une soutenance orale en anglais en présence du parrain sélectionné par le CNE.
En décembre, chaque groupe travaille avec un enseignant sur le montage vidéo et va présenter l’aboutissement de son projet à un jury d’enseignant ainsi qu’aux étudiants.
En janvier, nous les accompagnons pour finaliser les documents. Si des groupes sont nominés par le Jury du CNE, les promotions des deuxièmes et troisièmes années sont mises à contribution pour coacher et entrainer les finalistes.
Le concours est donc un élément important de notre formation et tous les étudiants et enseignants du Département Packaging sont réunis autour d’Emballé 5.0.
2- Vous nous avez évoqué des difficultés à recruter des étudiants dans la filière emballage, comment expliquez-vous ce fait ?
Bien que certains département packaging existent depuis 20 ans, le Bachelor Universitaire de Technologie est quant à lui très récent avec une première rentrée en 2021. La mise en place de cette formation en période de crise sanitaire a été difficile.
Cette réforme des diplômes de DUT en BUT se positionne également dans un contexte de baisse démographique et d’une hausse du nombre de formations postbac.
Enfin, la réforme du baccalauréat avec l’apparition des spécialités a réduit drastiquement les candidats ayant des profils plutôt scientifiques. Ainsi, il est difficile de faire connaitre notre formation d’autant que cette spécialité n’est proposée que dans 6 IUT en France (Évreux, Reims, Avignon, Chambéry, Castres et Dole).
Il est possible également que certains lycéens soient impressionnés à l’idée de s’inscrire dans une formation universitaire de 3 ans même si elle est professionnalisante et propose 26 semaines de stage, des projets pédagogiques et une dernière année en alternance avec une entreprise.
Notre formation est particulièrement bien adaptée aux bacheliers généraux possédant une spécialité scientifique ainsi qu’aux bacheliers technologiques (STI2D, STD2A et STL). Le BUT packaging emballage et conditionnement est une formation plurielle qui combine un côté scientifique, technique et créatif autour de 4 compétences métiers (écoconcevoir, homologuer, industrialiser et gérer des flux).
Nous sommes donc ouverts à une grande diversité de profils de candidats qu’ils soient plutôt scientifiques, techniques ou créatifs ou tout simplement curieux. Les compétences acquises par les étudiants leurs permettent soit d’intégrer des écoles d’ingénieur, de design, des masters packaging soit de s’insérer rapidement sur le marché du travail.
3- Comment le CNE, au-delà de facilitateur de relations, peut-il montrer que l’emballage est essentiel et que les formations associées sont attractives ?
Pour de nombreuses familles, l’image de l’emballage est associée davantage aux notions de pollution et de déchets plutôt qu’aux notions de protection et sécurité des produits emballés. De même, les campagnes de plastique bashing peuvent rebuter les lycéens.
Le CNE doit continuer à soutenir et à participer aux événements porteurs comme les salons, conférences et autres biennales autour du Packaging qui mettent en relation les formations et les entreprises du secteur.
Il pourrait être également intéressant de réussir à tisser davantage de liens entre les entreprises spécialisées dans le domaine de l’emballage, les fédérations patronales, les IUT et les lycées. Ces interventions pourraient se faire par le biais de conférence métiers dans les établissements, par des visites de sites industriels mais également par des communication grand public sur les principaux médias nationaux.
Ces communications et moments d’échange permettraient de :
- casser les idées reçues,
- valoriser le savoir-faire et l’innovation dans nos entreprises,
- montrer que le packaging est en plein essor et que nous avons besoin des nouvelles générations pour continuer d’innover.
