Pouvez-vous nous présenter le WWF en quelques mots ?

Le Fonds Mondial pour la Nature (World Wide Fund for Nature, ou WWF) est l’une des toutes premières organisations indépendantes de protection de l’environnement dans le monde, avec un réseau actif dans plus de 100 pays et le soutien de près de 6 millions de membres.

Nos missions consistent à alerter sur les dégradations de l’environnement, protéger des espaces naturels emblématiques, mais aussi à transformer les modes de production et de consommation, afin de limiter leur impact sur l’environnement.

Pour y parvenir, nous intervenons dans le débat sur les politiques publiques, dans le développement de la « finance verte » afin d’orienter les investissements vers la transition écologique, et nous collaborons avec des entreprises volontaires pour développer des bonnes pratiques en matière environnementale.

WWF France a rejoint cette année le CNE en tant qu’adhérent à son 7ème collège (associations de protection de l’environnement). Pourriez-vous nous expliquer ce qui motive le WWF à collaborer avec le CNE ?

Nous considérons que l’un des grands enjeux de l’humanité est désormais celui de la productivité des ressources. Comment découpler la croissance économique et la consommation de ressources ? c’est l’objet d’une nouvelle vision économique communément appelée « économie circulaire », à laquelle nous souscrivons.

Or le secteur des emballages nous semble un excellent champ de mise en œuvre de l’économie circulaire. Et il regroupe tous les défis que cette nouvelle économie exige d’affronter : le comportement des consommateurs, l’innovation technologique, le volontarisme industriel, le soutien des pouvoirs publics.

WWF France œuvre pour la protection de la planète. Pourriez-vous nous expliquer quelles sont vos préoccupations majeures relatives aux emballages ? 

Notre première préoccupation concerne la performance de collecte sélective des emballages après usage. Il existe des marges de progrès importantes, notamment dans les grandes villes, qui nécessitent à la fois de nouveaux comportements des consommateurs et de nouvelles formes de collecte.

La seconde concerne l’évolution nécessaire de la chaine industrielle du recyclage : des centres de tri modernisés, des filières de recyclage à créer pour certains matériaux ou à renforcer pour d’autres, tout ceci en recherchant la meilleure efficience économique, et en s’appuyant sur des progrès en matière d’éco-conception des emballages.

La troisième concerne la mobilisation des entreprises pour qu’elles utilisent plus de matières recyclées. De la même façon qu’elles disposent maintenant d’indicateurs sur leur performance en matière de CO2, nous pensons pertinent de voir apparaitre des indicateurs sur leur performance d’incorporation de matières recyclées.

WWF France va participer activement à l’intelligence collective du CNE au sein de ses groupes de travail. Quels sont, pour vous, les leviers d’action au sein du CNE permettant de faire progresser davantage le « juste emballage » ?

Nous observons que le CNE aborde chaque problématique en réunissant ses adhérents les plus concernés sous forme de « groupes de travail » qui remettent leurs conclusions à l’issue d’un délai donné. Cela nous semble un processus efficace, qui permet de débattre, mais qui vise à établir une position commune.

L’étape suivante concerne la bonne communication de ces positions auprès de toutes les parties prenantes du monde des emballages, et la bonne compréhension des facteurs qui peuvent freiner la mise en place de telle ou telle recommandation.

Notre adhésion est encore trop récente pour que nous puissions évaluer tous les leviers d’action dont dispose le CNE. A ce stade, nous constatons simplement que tous les grands acteurs de l’ « éco-système » de l’emballage sont bien représentés au sein du CNE.

De votre point de vue, comment le CNE peut-il contribuer auprès des acteurs du monde de l’emballage pour un emballage responsable aussi bien d’un point de vue social qu’environnemental ?

La plupart des grandes entreprises ont désormais bien compris que leur performance environnementale et sociale doit être intégrée à leur stratégie. En revanche, la question se pose souvent du niveau d’ambition qu’elles se fixent.

A ce titre, le rôle du CNE pourrait être de proposer des trajectoires de progrès, en se basant sur ce qui se fait déjà chez les plus avancés, ou sur ce qu’il considère comme souhaitable et atteignable.

Le CNE aurait ainsi un rôle de « challenger » des entreprises, en les aidant à se poser des questions sur leurs objectifs et en leur offrant des pistes pour les faire progresser.

Pourriez-vous identifier une ou deux problématiques qui rentrent dans le champ des missions du WWF et qui pourraient faire l’objet d’un groupe de travail au CNE ?

Plusieurs problématiques me viennent à l’esprit, et il conviendrait de vérifier lesquelles sont jugées les plus pertinentes par les autres adhérents :

  • Les conséquences de l’élargissement des consignes de tri : les filières de recyclage sont-elles prêtes à absorber les flux de nouvelles matières ? quelles ont les priorités d’action ?
  • L’amélioration de la collecte sélective dans les grandes villes, y compris la consommation hors foyer : quels leviers utiliser ? quels enseignements retirer d’opérations pilotes ?
  • L’éco-modulation des contributions appliquées par les éco-organismes : aller plus loin, et jusqu’où ?
  • L’intégration de matières recyclées dans les emballages : comment la rendre valorisante aux yeux du consommateur ? comment communiquer sur ce point ?
  • La consigne, comme levier potentiel pour augmenter le taux de collecte des bouteilles plastique. Quel serait le périmètre pertinent pour lancer des expérimentations ? quels acteurs impliquer ?

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