1. Pouvez-vous nous présenter votre fonction et les missions d’Elipso en quelques mots ?
ELIPSO est l’association professionnelle qui représente les fabricants d’emballages plastiques (rigides et souples) en France. Nos entreprises présentes sur tout le territoire français emploient 38 000 collaborateurs dans 320 entreprises (majoritairement des PME) pour un chiffre d’affaire annuel de 8,1 milliards d’euros.
Elipso a pour fonction d’accompagner les entreprises dans l’évolution de leurs emballages, de diffuser la connaissance autour des règlementations en vigueur et à venir et de porter la parole de l’industrie de l’emballage plastique et souple auprès des pouvoirs publics.
2. Ces récentes années et notamment 2020 avec le Covid ont montré que le monde de l’emballage plastique a dû faire preuve de résilience : au sortir de ces temps troublés, quels points forts pour la profession pensez-vous pertinents de capitaliser pour le Juste Emballage, cher au CNE ?
ELIPSO est très attaché à la notion de juste emballage. Cette crise sanitaire ne doit cependant pas nous dévier de nos objectifs : autant d’emballages que nécessaire, aussi peu que possible. C’est cette notion de « juste emballage » qui prend alors tout son sens. Mais le regard sur les emballages s’ouvre. Leurs fonctions réelles de transport, conservation et protection sont de nouveau mis en évidence. La sécurité d’approvisionnement, la contribution à la société, l’accès à des aliments sûrs, l’écoconception des emballages, l’utilisation de matériaux recyclés et l’évitement des emballages inutiles -quel que soit le matériau -tels sont les défis de notre époque. Le secteur de l’emballage tous matériaux confondus doit s’engager davantage dans cette démarche responsable afin d’éviter les emballages à moitié vide de certains produits comme l’a récemment dénoncé Foodwatch. Ils doivent s’adapter parfaitement et épouser la forme du produit en faisant preuve de créativité et d’innovations. Que ce soit en termes de formes, de couleurs ou d’innovations, l’emballage plastique a repoussé sans cesse les limites de la créativité.
Il est primordial de rappeler les principaux bénéfices de l’emballage en général tout au long de cette crise sanitaire, répondant aux attentes des consommateurs. Protection, conservation, allongement de la DLC, consommation fragmentée ou nomade, sécurité sanitaire tout au long de la chaîne logistique doivent souligner l’importance cruciale et fondateur de l’emballage plastique. Il faut noter une mobilisation sans précédent de notre industrie pour continuer l’activité économique du pays et à approvisionner la grande distribution et nos concitoyens aux côtés des industriels de l’agroalimentaire. Certains industriels ont fait preuve d’initiatives solidaires et ont adapté leurs lignes de production afin de délivrer aux hôpitaux : gants, gels hydroalcooliques, visières de protection, blouses pour le personnel soignant. Cette crise sanitaire a mis en lumière de façon épisodique notre secteur et celui de l’agroalimentaire.
Dans le même esprit, quels axes d’améliorations à envisager ?
Le secteur de l’emballage doit encore davantage pousser le curseur de l’écoconception au plus haut et de développer les filières de recyclage afin de démontrer que l’emballage n’est pas un déchet mais une ressource, une richesse. Sensibiliser encore davantage nos concitoyens sur le geste de tri et la valeur de nos emballages quel que soit les matériaux avec Citeo et Gestes Propres notamment s’avère une étape essentielle pour booster le taux de recyclage. Associer davantage le monde du recyclage à nos communications peut aussi constituer un challenge intéressant pour notre profession.
La campagne menée par Foodwatch est totalement en cohérence avec notre démarche et les engagements du secteur. Une industrie pleinement engagée dans le champ de l’économie circulaire ne peut que cautionner le juste emballage.
3. Depuis 23 ans, le CNE œuvre avec ses adhérents partenaires pour le Juste Emballage notamment au sens environnemental, la crise sanitaire du moment nous rappelle aussi que l’emballage a des vertus sur le plan sanitaire, pensez-vous que l’on puisse renforcer cet axe au CNE ?
Durant la crise covid 19, les emballages ont été en première ligne pour protéger le consommateur et les aliments de toutes contaminations liées aux manipulations par les consommateurs. Le vrac durant cette période a connu d’ailleurs une chute drastique de son chiffre d’affaire en raison des contraintes sanitaires imposées par cette crise sans précédent. L’information consommateur sur la traçabilité du produit, sa composition ou encore sa DLC sont apparus essentielles pour le consommateur.
4. Comme l’a écrit le CNE, l’emballage vient en réponse de nouveaux modes de consommation et de nouveaux canaux de distribution (E-commerce) : pensez-vous que l’emballage plastique et souple a un rôle à jouer, par exemple en E-commerce ?
Avec l’essor du e-commerce, pérennisé durant le confinement, les problématiques de sécurisation des emballages de transport pour une conservation adéquate des denrées périssables s’amplifient. L’enjeu central en est la sécurité sanitaire des produits livrés qui doit être garantie au quotidien.
Ainsi, pour accompagner cette dynamique, les adhérents d’Elipso ont travaillé à définir des règles applicables par tous, et adaptées à l’évolution constante des nombreux schémas logistiques existants et à venir. Cette réflexion est animée par la volonté de pallier un cadre réglementaire jugé aujourd’hui comme insuffisant mais aussi non adapté pour lutter efficacement contre le gaspillage alimentaire.
La procédure de qualification des solutions isothermes et réfrigérantes adoptée par Elipso se base sur une obligation de résultats. Elle s’applique aux solutions et systèmes isothermes ou réfrigérants, à usage unique ou réutilisables, utilisés pour les transports de courtes durées des denrées alimentaires périssables, et dans le cadre de transactions incluant le service de livraison.
Une présentation de la procédure Elipso est disponible au lien suivant : http://www.elipso.org/e-commerce-emballages-isothermes-refrigerants/
5. En tant qu’administrateur du CNE, quels sont les sujets que vous souhaiteriez que le CNE investigue dans le cadre de groupes de travail ?
La campagne menée par Foodwatch dénonçant les emballages à moitié vide est totalement en cohérence avec notre démarche et les engagements du secteur. Une industrie pleinement engagée dans le champ de l’économie circulaire ne peut que cautionner le juste emballage.
Le sujet du Vrac est également un sujet qui suscite beaucoup d’interrogations notamment sur les questions sanitaires et d’hygiène. Pour quelles applications peut-il se décliner sans mettre en danger la santé du consommateur ?
Enfin, un troisième axe fort sur lequel le CNE doit s’emparer : la sécurité sanitaire et le rôle clé de l’emballage dans le quotidien des Français en rappelant les diverses fonctionnalités de l’emballage.