-
Pouvez-vous nous présenter votre fonction et les activités d’OWS en quelques mots ?
OWS est un acronyme pour Organic Waste Systems. La société a plusieurs activités liées à la gestion de l’environnement. La plus importante sont des essais de compostabilité, d’écotoxicité et de biodégradation dans plusieurs environnements (eau fraiche, marin, sol, décharge, compostage industriel, compostage à domicile ….). En plus, nous donnons des services d’inspection dans le recyclage matériel et d’études sur la durabilité, ACV, Carbon footprint, etc. Pendant ces 30 dernières années, nous avons testé plusieurs milliers d’échantillons pour plusieurs centaines de clients partout dans le monde (dont plusieurs en France).
Personnellement, je suis directeur d’OWS impliqué dans les essais de biodégradation dès le début.
-
Vous êtes intervenu lors de notre Assemblée Générale en avril dernier sur le thème de la compostabilité et de la biodégradation, sur ce sujet assez complexe quels messages clés sont à retenir notamment s’agissant des emballages ?
La compostabilité est plus que (seulement) de la biodégradabilité et inclut aussi une fragmentation à temps (lié à l’épaisseur du produit) et une absence d’effets nuisibles et/ou toxiques.
Une biodégradabilité n’est pas une caractéristique générale mais peut-être (très) différente d’un environnement à l’autre. Ainsi un claim de biodégradabilité doit toujours être accompagné de l’environnement où elle est supposée de prendre place.
Une compostabilité industrielle n’est pas toujours égale à une compostabilité à domicile. Un compostage à domicile suppose une gestion minimale (mélanger, addition d’eau) pour vraiment parler de compostage et pas simplement d’une « décharge à domicile ».
-
Dans un cadre d’économie circulaire, quels déchets de notre société à traiter en priorité via le compostage ?
Tout d’abord les déchets de jardin. Aussi les déchets de cuisine (légumes, fruits, restes de nourriture). Finalement dans notre opinion aussi des produits créés par l’homme compostables qui ont un effet « co-bénéfice » dès lors qu’ils apportent (beaucoup) plus de déchets naturelles sur la bonne voie (compostage, traitement et recyclage biologique), par exemple sachets de thé, dosettes de café, autocollants de fruits, sac de collecte de biodéchets, ….
-
Quel est le niveau de tri à la source des biodéchets en Belgique ?
Le tri à la source des biodéchets est pratique courante en Belgique avec presque toute la population liée à un type ou autre de collecte. La majorité des biodéchets incluent les déchets de jardin comme les déchets de cuisine qui sont ramassés à la maison. Pour une minorité, les déchets de jardin sont ramassés dans des parcs à conteneur.
Aussi le compostage à domicile est très encouragé en Belgique.
-
Quels sont les sujets d’actualité traitant de l’emballage que vous jugez prioritaires et que le CNE pourrait investiguer dans le cadre de groupes de travail ou de tout autre mode de communication (matinée d’information, etc.) ?
« La » solution magique pour toutes les emballages n’existe pas et toutes les pistes devraient rester ouvertes. Aussi la compostabilité pourrait jouer un rôle dans des applications où le recyclage n’est pas vraiment possible et aussi là où une incinération avec récupération d’énergie n’a pas d’avantage. Par exemple des multi-composants ou des emballages qui arrivent toujours mouillés ou souillés avec des restes de nourriture dans les déchets. Aussi pour des applications avec un effet co-bénéfice la compostabilité peut donner une bonne opportunité et diriger plus de (bio)déchets vers le recyclage organique.
