FIPEC : Fédération des Industries des Peintures, Encres, Couleurs, Colles et adhésifs, Préservation du Bois
1- Pouvez-vous nous présenter votre fonction et les activités de la FIPEC en quelques mots ?
Je suis Délégué Général de la FIPEC, fédération qui regroupe 5 associations représentant elles-mêmes 5 professions, de taille économique variable mais toutes notamment présentes dans le vaste monde de la décoration et de la finition. Il s’agit des métiers de la peinture et des enduits (représentés par le SIPEV), des colles et mastics (AFICAM), des encres (AFEI), des couleurs pour artistes (AFCALE) et des produits de préservation du bois (SPB). Les champs d’application sont donc extrêmement larges (secteurs industriels comme biens de consommation courante : peinture pour les secteurs automobile et aéronautique, pour le bâtiment et les particuliers, colles pour emballages, encres pour imprimerie..).
Les clients sont présents dans l’ensemble de l’activité économique, d’où un champ réglementaire à suivre, et à anticiper très vaste, tant au plan national que communautaire. La dimension matières premières est primordiale, à laquelle se rajoute celle de la normalisation et bien sûr du développement durable au sens large (économie circulaire, gestion des déchets…). Mon équipe (12 personnes, ingénieurs chimistes et juristes, ainsi qu’experts de la communication et des affaires publiques) assure ce travail de fond de veille et d’étude, en sus de l’accompagnement des adhérents et de leur représentation auprès des pouvoirs publics et divers prescripteurs.
2- La FIPEC a rejoint cette année le CNE en tant qu’adhérent à son 9ème collège (autres entreprises et autres associations) : pourriez-vous nous expliquer ce qui mobilise la FIPEC à supporter le CNE et ses actions au bénéfice du Juste Emballage ?
Les produits de nos adhérents sont par nature emballés, tant pour des raisons pratiques de transport et de manipulation que réglementaires (étiquetage…). Si, contrairement aux idées reçues, beaucoup ne sont pas classés dangereux, les entreprises sont néanmoins très sensibilisées aux questions cruciales du recyclage des emballages, tant pour des questions économiques qu’environnementales. Les travaux du CNE nous ont ainsi semblé suffisamment pertinents pour le rejoindre.
3- Dans un cadre réglementaire en mouvement sur l’emballage, quelles sont les enjeux pour la FIPEC notamment pour les matières qui sont associées à l’emballage (encres, colles, etc.) ?
Les produits de nos secteurs font partie de l’emballage : encres, vernis et colles notamment, et ils permettent notamment d’assurer des fonctions essentielles de l’emballage (transmettre les informations règlementaires ou de sécurité, protéger les données emballées ou l’emballage lui-même), mais aussi ses fonctions esthétiques ou marketing.
Quelques soient les fonctions assurées, les produits sont élaborés d’après les contraintes liées à la réglementation des produits chimiques, et d’autre part les demandes des producteurs d’emballage, qui auront des contraintes variables selon le matériau de l’emballage, ses conditions d’utilisation (contraintes spécifiques par exemple pour le contact alimentaire ou pour les jouets), mais aussi les fonctions recherchées.
Les principaux sujets actuels sont les suivants :
– restrictions liées aux emballages plastiques (les emballages en papier/cartons vernis constituent-ils des emballages en plastique ?)
– interdiction des huiles minérales sur les emballages
– plus généralement, l’éco-conception des revêtements dans le but de ne pas nuire au recyclage des emballages tous matériaux sur lesquels ils sont appliqués, tout en maintenant les qualités techniques des produits ; ainsi, s’il est parfois nécessaire, en process de recyclage, qu’on puisse facilement retirer l’étiquette et la colle qui la fixe sur un emballage pour recycler ledit emballage… il convient en revanche que l’étiquette règlementaire d’un colis de transport reste bien collé durant toute la durée du transport
Les produits de nos secteurs sont bien sûr également emballés. Bien que vendus au grand public pour partie, ils ne sont pas concernés par tous les enjeux des produits de grande consommation, notamment par exemple l’obligation de vente en vrac. Pour autant, un enjeu fort est de développer, notamment au sein de notre filière de REP dédiée (REP DDS), qui est la seule filière de REP concernant à la fois le produit mis sur le marché et son emballage, le recyclage des emballages, voire leur réutilisation (notamment pour les emballages en plastique).
4- Le CNE est à l’écoute de ses adhérents, quels sont les thèmes que le CNE devrait documenter dans le cadre de ses futurs groupes de travail ?
Ce qui est un vrai challenge pour nous est la notion de mise en marché d’emballages réemployés. Si cette obligation ne devrait pas concerner la filière DDS, elle s’appliquerait à tous les industriels pour les EIC et concernera à la marge certains produits de nos adhérents destinés aux ménages (c’est le cas notamment des colles de loisirs créatifs ou des couleurs pour artiste).
